Sous le soleil de Satan nous
raconte l'histoire de l'abbé Donissan, hanté par le mal et l'échec
de sa mission, s'inflige des mortifications et ne parvient pas à
établir le contact avec ses paroissiens, Jusqu'au jour où il
rencontre la jeune Mouchette qui vient de commettre un grave péché.
D'après le roman de Georges Bernanos Pialat a réussi un travail qui
mettait le cinéma sur un autre niveau, un autre étage. On peut être
sensible à des films un peu plus abordables, plus faciles mais
heureusement qu'il y a des Pialat, des Godard, des Resnais pour
porter le cinéma à cette hauteur !
Sous le soleil de Satan ne se raconte
pas, il se ressent, un film rigoureux à l'image de Pialat, une
oeuvre éprouvante, l'abbé Donissan, personnage mystique et
solitaire. dont la foi est sans cesse remise en question. N'ayant
pas lu le livre de Bernanos, mais habitant la région du lieu de
tournage, je suis frappé par les scènes de paysages, la plaine et
les lumières austères en hiver rappelant les tableaux de Millet . La
scène du miracle est un fait avéré, raconté et écrit par de nombreux
témoins de l'époque. Ce film a une dimension spirituelle
inéxpliquable et sa palme d'or quoiqu'on en pense est pour moi
largement mérité.
C'est aride, dur, et vraiment, mais
alors vraiment pas grand public ! Mais c'est gigantesque,
surpuissant, et monumental ! Pialat raflait la palme d'or la plus
controversée de l'histoire, et allait sous les huées et sifflets,
déclarait le point levé, que si nous ne l'aimions, alors, il ne nous
aimait pas nous non plus. Un joli doigt d'honneur quand c'est dit
par Pialat !
Depardieu est remarquable pendant toute
l'oeuvre. A noter également la présence de Pialat, qui me semble
très bon acteur sur chacune de ses apparitions. "Sous le soleil de
Satan" présente une humanité désespérée, en crise qui s'aide de la
religion pour vivre. Cependant, le film ne fait pas de la religion
un discours faux. En effet sa dimension surnaturelle redonne à la
religion tout son intérêt et à l'humanité son espoir. Grand film
donc.
Une oeuvre bien
étrange, j'irais plus loin encore en qualifiant ce film de froid et
d'austère. Cette rudesse apparente lui apporte - bizarrement - un
certains charme, de la passion aussi malgré quelques moments
ennuyeux, un long métrage atypique qui sort des sentiers battus ...
Dans un premier temps, Sous le Soleil de Satan apparaît comme
un film austère, aussi bien dans son esthétique que dans son rythme
: à l'image du vicaire Donnissan, il s'agit d'un long métrage sévère
et rébarbatif. Et pourtant, le film possède des qualités : la
prestation de Gérard Depardieu est assez impressionnante, dans la
mesure où l'acteur change de registre ( moins exubérant, plus sobre
que d'habitude, il intériorise et quitte l'univers théâtral de la
majeure partie de ses films ). Par ailleurs, certaines scènes m'ont
pour le moins marqué : l'errance de Donnissan dans la campagne ou
encore le suicide de Mouchette. Une certaine grâce se dégage de ce
film ambigu... Sous le Soleil de Satan n'est donc pas la réussite
que j'attendais mais il reste intéressant à voir.
Le film fut très mal accueilli (injustement semble-t-il). La
phrase de Pialat qui reçoit pourtant la Palme d'or à Cannes: "Si
vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non
plus" est restèe cèlèbre! On a voulu y voir du mèpris dans cette
phrase, du ressentiment, de l'arrogance même de la paranoïa! "Sous
le soleil de Satan" a quelques défauts: un certain ennui, une mise
en scène à la limite de l'acadèmisme mais il y a un authentique
travail de metteur en scène de la part de Pialat!
La mise en scène est épurée à l'extrême mais ce n'est pas le
plus gênant comparé à la prestation des acteurs qui n'ont pas l'air
de comprendre ce qu'ils disent (surtout Sandrine Bonnaire). Et si
l'on remarque les efforts de Gérard Depardieu, la seule scène qui
vaut le détour est celle de sa rencontre avec Satan, interprété avec
délectation par Jean-Christophe Bouvet.
Eh bien voila comment utiliser une
meule! Gérard est aussi provoc que son fiston....même si là c'est de
la fiction comment a-t-il pu accepter ce genre de rôle? Et puis par
moments on s'égare dans des images et des paroles pour intello de
20ème génération ou pour nous faire passer pour des idiots. Bref de
la bonne grosse vieille daube...
Je ne pense pas être quelqu'un de
particulièrement stupide (encore que, je peux me tromper), mais je
n'ai tout simplement rien compris au film. Cela vient en partie des
dialogues, assez écrits et pompeux, qui rappellent le style du
théâtre. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, cela va bien avec
le caractère austère de l’œuvre, c'est juste qu'il faut quand même
être bien accroché dès le début pour suivre. Par contre, je trouve
que le mysticisme de la seconde partie arrive un peu comme un cheveu
sur la soupe.
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