CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1082 

 

 

n°1082
 
" Coming Home "

 

 

(2014)-(Chin)(1h49)  -      Drame   

 

Réal. :     Yimou  Zhang  

 

 

Acteurs:  G.Li, C.Daoming, Z.Huiwen ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Tout en dénonçant les heures noires du maoïsme, Zhang Yimou nous immerge dans une magnifique histoire d'amour.

La beauté poignante de l'actrice Gong Li comme sa présence intense apportent une grande force à cette histoire.

On a la gorge serrée devant cette descente dans l'oubli, cet anéantissement d'un couple qui s'aime.

Zhang Yimou signe un mélodrame intimiste qui se concentre sur les sentiments, mettant délibérément de côté le contexte historique.

Zhan Yimou signe un pur mélodrame, tracé à gros traits mais peint avec nuances et sensibilité.

Ce mélodrame échoue en partie, en dépit des efforts de Gong Li pour exprimer un semblant d'émotion chez une femme qui en est totalement dépourvue.

À renfort de musique larmoyante, d’une bande-son qui insiste sur la violence de la séparation  ou encore d’incessants zooms sur les visages contrits employés pour dissimuler la relative vacuité des enjeux, Zhang Yimou trahit un goût un peu poujadiste pour les effets au détriment de cette ambiguïté morale qui a souvent su caractériser son cinéma.

Auteur de films remarquables ("Le Sorgho rouge", "Epouses et concubines"), Zhang Yimou se laisse gagner par l'académisme.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Coming Home est le film des retours. Celui de Zhang Yimou tout d'abord, discrédité après sa cérémonie d'ouverture des Jeux de Pékin et dont les deux derniers longs-métrages, certes peu convaincants (A Woman, a Gun and a Noodle Shop (09), The Flowers of War (11)), n'ont pas été distribués en France. Celui de Gong Li, ensuite, la muse et l'ex-épouse de Zhang dans ses inoubliables premiers films (Le sorgho rouge, Vivre, ...). Dans Coming Home, vieillie et dépourvue de tout glamour, elle est bouleversante. S'il traite des ravages de la Révolution culturelle, le film se veut en premier lieu un mélodrame familial dont le traitement humble n'est pas synonyme d'absence de mise en scène, loin de là (les scènes de gare sont splendides). Oeuvre sur la mémoire, la rédemption et le poids du destin, Coming Home n'occulte qu'en apparence l'horreur de cette page d'histoire chinoise et renvoie à l'époque actuelle, pour peu qu'on veuille bien lire entre les lignes. C'est un film magnifique et poignant qui fera ricaner sans aucun doute certains parce qu'il joue franc jeu avec les sentiments, la délicatesse et la sensibilité des coeurs. Zhang prépare déjà sa prochaine production consacrée aux mystères de la construction de la Grande Muraille, sujet quasi tabou en Chine. Le cinéaste d'Epouses et concubines est vraiment de retour. PS : Son nom est Zhang. En Chine, le patronyme précède le prénom. Petite précision à l'usage des commentateurs/critiques qui s'obstinent à l'appeler Yimou.

Quel extraordinaire film tout en sensibilité. Les trois acteurs principaux sont époustouflants et malgré un rythme très lent, on ne s'ennuie pas un seul instant. Le suspens se trouve tout au long de ce film, tout en subtilités. Au niveau émotionnel, Z. Yimou fait partie des plus grands et pour moi le cinéma asiatique est le plus performant en ce moment dans ce domaine. spoiler:

Porté par une musique d’une douceur qui n’a d’égale que la mise en scène de Zhang Yimou, qui ne s’empêche pas d’orchestrer des séquences dantesques, un refus total du happy end et surtout une tristesse infinie et jamais feinte. Coming Home n’est peut-être pas le meilleur film de Zhang Yimou, mais c’est probablement son plus désespérant, avec aucune image ne permettant d’entrevoir une quelconque issue heureuse pour les personnages. Très beau film.

Excellent film, je me suis senti très vite habité dans ce film sur la chine et les ravages psychologiques qu'elle peut causer. Je trouve le film très réaliste autant sur les décors que sur l'aspect des acteurs. Au début du film on souffre pour cette femme qui vit seul avec sa fille, et ensuite on souffre pour ce père revenu. Vraiment, c'est ma belle surprise de l'année. Allez le voir, il en vaut la peine.

 

Le personnage de la jeune fille qui va dénoncer son père dans l'espoir d'obtenir le premier rôle dans un ballet de propagande maoïste est particulièrement significatif. En revanche, ce film ne nous fournit pas la moindre explication sur ce drame. Alors on entre ou non dans l'intimité un peu larmoyante de cette famille blessée pour toujours par ses souffrances. A quand un grand film historique chinois sur les affrontements de la révolution culturelle ? On peut douter que les autorités actuelles tolèrent un déboulonnage complet de Mao, dont ils se revendiquent toujours plus ou moins. C'est sans doute pourquoi des cinéastes prennent la voie détournée du mélo familial pour régler leurs comptes avec un passé qui marque encore leur pays.

L’idée d’un amour perdu et à reconquérir, est séduisante. Et le contexte des années révolutionnaires intéressant. Les images sont également soignées. Mais alors quel pur mélo ! Mines contrites et effets larmoyants garantis. Surtout de la part de l’héroïne qui a d’autant plus de mal à faire passer l’émotion qu’elle doit feindre de ne pas en avoir. Ce jeu très appuyé des acteurs et la répétition des motifs donnent à l’ensemble une emphase trop académique. Et l’amour dans tout ça ?

 

Trop lent, trop sombre, histoire émouvante mais insuffisante pour un long métrage. Que de répétitions de scènes !

Vouloir mêler une dénonciation larmoyante de l’autoritarisme maoïste à une histoire d’amour poignante pouvait sembler être, de la part du réalisateur chinois, une intention louable, que l’on regrettera donc de ne pas voir être idéalement exploitée. L’idée de rendre impossible l’émotion des retrouvailles entre ce mari tout juste libéré de prison et sa femme par le syndrome l’Alzheimer naissant chez cette dernière aurait pu être une idée géniale s’elle avait débouché à autre chose qu’à cette répétition de scènes de rencontres entre les deux personnages. Malgré les interprétations des deux acteurs, cette redondance, mêlée à un académisme très austère et un rythme monocorde, écrase complètement la portée politique du récit et rend Coming home véritablement ennuyeux.

 

 

 

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